Les Hauts Lieux Chartres
Les Hauts Lieux Chartres
La cathédrale de Chartres est un sujet bien trop vaste pour cette courte chronique. Je ne m’attarderai pas sur les magnifiques vitraux, les secrets alchimiques du bleu de Chartres, ou le voile de la vierge, une relique vénérée depuis des siècles dans la cathédrale Notre-Dame de Chartres. On trouve ces infos dans n’importe quel dépliant touristique. Je préfère parler de l’histoire moins connue de ce Haut Lieu. Le monument que nous pouvons admirer actuellement fut édifié au XIIIième siècle. Il est le dernier d’une longue ligné.
La cité gauloise d’Autricum fut christianisée au IIIième siècle, en pleine période gallo-romaine. Il n’y avait encore aucune église à cette époque. La première église chrétienne connue à Chartres, est érigée au cours du Vème siècle. Elle est incendiée avec le reste de la ville au milieu du VIIIème siècle par l’armée du duc d’Aquitaine de l’époque, un Wisigoth nommé Hunhald Ier. Un nouveau sanctuaire, plus grand, est alors construit, qui sera le premier à porter le titre de cathédrale. En 858 la cathédrale est brûlée par des vikings Danois. Un demi-siècle plus tard, en l’an 911, Rollon, un autre viking, futur duc de Normandie, incendie à son tour la ville. Au cours du IXième siècle, une cathédrale carolingienne est érigée. En 962 une guerre oppose le duc de Normandie au conte de Chartres, et ce 3ème sanctuaire est à son tour incendié. Il est à nouveau reconstruit et au début du XIième siècle en 1020, frappé par la foudre il est à son tour détruit par le feu. C’est une malédiction qui ne s’arrêtera pas là. Au cours de ce XIième siècle, un évêque nommé Fulbert fait édifier sur ses ruines du sanctuaire une nouvelle cathédrale de style roman. En 1194 un nouvel incendie ravage la cathédrale romane, et c’est alors qu’est lancé le chantier de l’actuel cathédrale gothique dédiée à la vierge Marie.
Au XIIième siècle, la cathédrale romane de Chartres est non seulement le siège épiscopal, mais aussi celui d’une université qui formera l’élite de cette époque. Bernard de Chartres, grand philosophe de son temps, et d’autres maîtres, y enseigneront la médecine, la géométrie, la philosophie, la musique, la dialectique, l’astronomie, l’architecture et les mathématiques. Ce foisonnement de savoirs classiques et de science donnera bientôt naissance à l’art gothique et à la renaissance médiévale. C’est donc à la toute fin du XIIième siècle qu’est lancé sur les ruines encore fumantes de l’ancienne cathédrale romane de Chartres, le chantier de la cathédrale gothique. Elle sera achevée vers 1225. Cette nouvelle bâtisse inclus plusieurs éléments des édifices précédents et elle est considérée comme la mieux conservée des cathédrales gothiques classiques.
Statue de Pythagore extérieure de la cathédrale de Chartres
Autre spécificité de l’édifice, les philosophes de l’antiquité gréco-latine, comme Cicéron, Pythagore, Aristote, ou encore Euclide, Archimède et Platon, sont présent dans sa statuaire aux côtés des patriarches de l’Ancien Testament et des saints des évangiles.
D’autres philosophes sont présents en filigrane dans l’histoire de ce Haut Lieu. Pour les rencontrer, il faut remonter plus avant. Comme nous l’avons vu plus haut, le nom gaulois de la cité de Chartres était Autricum. Mais au Vème siècle elle fut nommée “Civitas Carnutum“, (la cité des Carnutes) d’après le nom du peuple gaulois qui habitait ces lieux avant la guerre des Gaules. L’emplacement de la cathédrale était le Nemeton des druides dans la fameuse forêt des Carnutes. La plus grande des cryptes de la cathédrale, appelée “notre Dame dessous terre“ est le plus ancien lieu de culte marial connu en Occident. Elle serait un ancien sanctuaire druidique souterrain, dans lequel était vénérée une statue de déesse mère, qui devint une vierge noire après la christianisation de la cité. D’après Tite-Live, historien romain du Ier siècle avant J.C, le peuple des Carnutes étaient une des plus anciennes tribus gauloises, puisqu’il en parle comme des contemporains des Étrusques, autour du VIième siècle avant J.C. Leur nom signifie, “ceux qui construisent les cairns“. Cairn étant le nom donné aux dolmens et autres tombes et tumulus de l’époque mégalithique… On peu donc extrapoler, et imaginer que le peuples des Carnutes remonte à l’époque mégalithique, avant l’arrivée des Celtes dans ce qui deviendrait la Gaule.
Monnaie gauloise des Carnutes
Les druides Gaulois et les philosophes Grecs, sont des géants de la connaissance, les anciens sur lesquels s’est appuyé Bernard de Chartres, qui disait : “Nous sommes comme des nains juchés sur des épaules de géants, ainsi pouvons-nous voir mieux et plus loin qu'eux, parce que nous sommes soulevés en l'air et portés par leur hauteur gigantesque. “
Les chemins de Compostelle sont multiples, ils se croisent et s’entrecroisent sur des lieux sacrés, depuis la nuit des temps. La cathédrale de Chartres est un Haut Lieu parmi les plus importants sur ces chemins "composés d’étoiles".
Les premiers tracés ont été déterminés par les bâtisseurs de dolmens au néolithique, puis les druides Celtes ont pris le relais en suivant les chemins de la vouivre. Au début du moyen-âge, des moines ont relié entre eux plusieurs Hauts Lieux en les consacrant à la nouvelle religion. Puis des architectes appelés "maîtres d’œuvre", des sculpteurs, des charpentiers, des tailleurs de pierre, des maîtres verriers, dont certains étaient initiés à des savoirs anciens, à des secrets ésotériques uniquement transmis de bouche à oreille, ont utilisé leurs connaissances pour construire sur ces lieux sacrés, de nouveaux temples consacrés à l’élévation spirituelle de l’Homme. Transmis à travers les siècles au sein des confréries de bâtisseurs et des monastères, ces secrets ne se sont pas complètement perdus. Au fil du temps, des conteurs, des peintres, des musiciens, des écrivains, mais aussi des savants et des architectes initiés à ces mystères hermétiques, ont contribué à faire vivre et à révéler ces secrets initiatiques, par leurs créations scientifiques et artistiques.
Labyrinthe de la cathédrale de Chartres
Un autre chemin de pèlerinage existe à l’intérieur même de la cathédrale de Chartres. Il s’agit du labyrinthe. Il symbolise le cheminement intérieur, le voyage initiatique vers le centre de soi. Outre celui de Chartres, il ne reste que le labyrinthe de la cathédrale d’Amiens qui soit encore visible, mais celui-ci n’est pas l’original. Il a été reconstitué au XIXème siècle. Celui de Chartres est le seul qui nous soit parvenue inchangé du XIIe siècle.
Initialement beaucoup de basiliques et de cathédrales comportaient un labyrinthe en leur sein. Au début du XVème siècle, le Vatican change de doctrine et considère alors que les labyrinthes sont des symboles païens. Ce qu’ils sont effectivement. L’Église décide alors de les faire disparaître. Plusieurs siècles seront nécessaires pour effacer ces chemins de pèlerinages métaphoriques, dont les derniers ont été détruits au XVIIIème siècle.
Le tracé du labyrinthe de la cathédrale de Reims, quant à lui, est aujourd’hui reconstitué à l’intérieur de de celle-ci par une projection lumineuse. Son tracé est connu de tous puisqu’il sert également de logo aux monuments historiques…
L’origine des labyrinthes dans les édifices chrétiens remonte au VIIIème siècle, mais ils plongent leurs racines dans les mythes Grecs, avec Dédale et son labyrinthe sur l’île de Crête, ainsi que dans l’ancienne Egypte et la civilisation des mégalithes. On trouve des labyrinthes sur les cinq continents, et la plus ancienne représentation d’un dédale est gravée sur de l’ivoire de mammouth et remonte… au paléolithique !
Rosace de la cathédrale de Chartres
Un autre phénomène, peu connu et particulièrement rare, interagit avec le labyrinthe de Chartres. Au solstice d’été le 21 juin, un rayon de lumière blanche se forme à travers les vitraux de la rosace et vient illuminer le labyrinthe. À midi solaire la lumière frappe le centre du labyrinthe. Une plaque de cuivre aujourd’hui disparue, représentant Thésée terrassant le Minotaure se trouvait à cet endroit auparavant… C’est un rayon solsticial que l’on observe plus que dans trois Hauts Lieux. En dehors de Chartres, il y a le rayon blanc de la basilique de Vézelay, également au solstice d’été et le rayon vert à l’équinoxe de printemps, de la cathédrale de Strasbourg.
Vierge Noire de Chartres (c'est une copie- originale détruite)
D’un point de vue radiesthésique, trois veines minérales passent sous la cathédrale. Elles se croisent juste sous le labyrinthe créant ainsi ce fameux vortex d’énergie tellurique. La crypte de la cathédrale de Chartres est la plus grande, 111 mètres et la plus ancienne de France. Elle était habitée naguère par une Vierge Noire que l’on appelait "Notre-Dame dessous terre". Les Madones Noires symbolisent les énergies vitales, les forces souterraines non manifestées. Comme beaucoup de ses congénères elle fut détruite à la révolution. On trouve actuellement une autre Vierge Noire installée en pleine lumière dans la cathédrale, elle est appelée “Notre-Dame du Pilier”. Cette statue est une copie récente de la vierge romane, elle a été “restaurée” en 2017 par des personnes, qui ignoraient visiblement tout de son histoire, (voir photo ci-dessous) puisqu’ils l’ont peinte en blanc... À proximité de cette crypte, on trouve un vieux puits de trente-trois mètres de profond, appelé le "lieu fort" que certains qualifient de "puits druidique". Comme on peut le voir, la cathédrale de Chartres cumule les références aux cultes ayant précédé le christianisme, ce qui en fait un Haut Lieu très particulier.
Mais ce n’est pas tout, il existe un troisième chemin de pèlerinage qui passe par la cathédrale de Chartres, un chemin encore plus secret réservé aux seuls initiés. C’est le chemin de Gargantua. Celui-ci relie le Mont Saint Michel à l’Ouest, au Mont Sainte Odile à l’Est. Chartres se trouve être une des étapes importantes pour les adeptes qui l’empruntent. Ne cherchez pas le chemin de Gargantua dans les livres, ou sur internet, il n’y est pas mentionné. Il chemine entre les lignes de l’histoire et de ses secrets, entre les mythes et les légendes. Pour le trouver prenez les chemins de traverse. Nous allons continuer à le suivre dans mes prochaines chroniques…
Chronique d’un Sourcier -
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