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Les Vierges Noires part 1/2

Certains Hauts Lieux sont habités par d’étranges Vierges à l’enfant, comme nous l’avons vu dans les précédentes chroniques sur la cathédrale de Chartres et le Mont Saint Michel. Leur principale caractéristique est d’être de couleur noire. D’où viennent-elles ? Que représentent-elles ?

 

Il faut, pour comprendre cette énigme, démêler les fils d’un fabuleux syncrétisme. Certainement l’un des plus étonnants de l’histoire de la chrétienté. Le culte chrétien est basé sur un certain nombre de dogmes, dont la croyance en la Vierge “Théotokos“ (qui a enfanté Dieu). Au cours du XIe siècle, apparaît dans le sud du royaume de France, plus particulièrement en Auvergne, une dévotion toute particulière envers d’étranges Vierges Noires. Ce culte se développe à travers le sud de l’Europe jusqu’au XIIIème siècle. Bien qu’on trouve la plupart de ces Vierges Noires en pays d’Oc, en Espagne, en Italie, et au Portugal, il en existe également en Irlande, en Belgique, ainsi que dans le Nord et l’Est de l’Europe. On peut également parler de parenté avec les Icônes de la Russie orthodoxes. Je ne vais pas ici faire de liste exhaustive des Vierges Noires, mais plus de 500 ont été recensées dans tout le bassin méditerranéen, dont près de 300 rien qu’en France.

 

 

Vierge enceinte de Cucugnan

Le sud de la Gaule est à l’époque gallo-romaine un “chaudron magique“ dans lequel de nombreuses spiritualités fusionnent. Les adeptes de l’ancienne religion druidique vénèrent de nombreuses déesses, Belissama, Epona, Sirona, Anna ou encore Dana sont parmi les plus connues. Ces divinités sont parfois de couleur noire. Les gaulois les célèbrent dans des grottes, ou près d’une source sacrée, car elles sont liées à la fécondité de la “Terre Mère“ et à l’eau. Certaines sont appelées “Vierges Parturientes“ (vierges enceintes), il en existe quelques rares exemples christianisés, comme la “Vierge enceinte“ de Cucugnan.

 

 Isis

La société celtique s’effondre après l’invasion romaine et le druidisme perd son monopole. À partir du IIIe siècle avant J.C, le culte d’Isis la noire est implantée parmi les peuples Celtes. Le culte de la déesse Égyptienne portant l’enfant Horus partage beaucoup de similitudes avec les Vierges Noires.

D’autres religions arrivent avec les armées romaines et s’implantent largement en Gaule, comme le culte de Mithra, le dieu au bonnet phrygien. Il s’agit d’une variante du zoroastrisme venue de Perse, très répandu dans tout l’empire Romain, qui fait concurrence au christianisme. Mais cette religion guerrière est spécifiquement masculine.

 

 

Cybèle

Les Celtes du sud de la Gaule, déjà bien imprégnés de culture gréco-latine, connaissent également les cultes à mystères de Cybèle et Déméter, elles aussi sont parfois représentées en noir. Minerve, Sulevia et Gaïa, s’ajoutent aux précédents cultes de la fécondité. Puis au Ier siècle de notre ère, Sarah la noire et Marie de Magdala débarquent au Saintes Maries de la Mer. Elles sont les premières à introduire le christianisme en Gaule. Leur culte se fond également dans celui des Vierges Noires. Plus tard des marchands et d’autres citoyens romains apportent une vision différente du message de Yeshua le crucifié, le christianisme romain. Toutes ces croyances se mélangent dans une féconde union, qui donne naissance au christianisme médiéval.

 

Les déesses habitent l’inconscient collectif des peuples christianisés, Gaulois, Romains, Germains, Grecs, Égyptiens… On peut ainsi remonter à la déesse mère préceltique, comme la “Grande Mère“ des tertres mégalithiques il y a plus de 6000 ans, évoquée dans une précédente chronique sur les mégalithes de Locmariaquer. Elle aussi est vénérée sous terre, dans les cairns et les dolmens.

 

 

Magna Mater

Nous sommes là devant un paradoxe très intéressant. Malgré l’hégémonie des religions patriarcales depuis l’âge du bronze, la figure prédominante du christianisme dans tout le bassin méditerranéen reste malgré tout la “Magna Mater“ (Grande Mère), sous la forme de la Vierge à l’enfant. Ce personnage féminin, qui au départ est une “simple“ mortelle, devient au cours des siècles une “divinité“ dont la dévotion dépasse même le culte rendu à Dieu le père et à son fils !

A suivre part 2/2

 

Chroniques d’un sourcier 

Géobiologie Radiésthésie (Groupe Facebook)



15/03/2019
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