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                                     Sacré GRAAL…

Le mot provient de l’occitan gradale, aujourd’hui grazal.

C’est un vase, une écuelle ou une coupe.

L’une des formes du mot dans les textes du moyen âge, la forme « sangréal » est significative par son ambigüité. Selon la césure opérée dans le mot, on peut aussi bien voir le « Saint Graal » conforme à la légende de Joseph d’Arimathie qui aurait apporté un calice d’émeraude contenant le sang du Christ, que « Sang Réal( sang royal), indication d’une lignée réelle et initiatique. Tous les textes relatifs au Graal insistent sur l’importance d’une lignée prédestinée à la garde du Graal : Perceval est le fils de la sœur du Roi Pêcheur (dernier protecteur du Graal).

Plus qu’un objet, le Graal serait le symbole de la transmission de secrets initiatiques de génération en génération.

C’est un objet mythique de la légende arthurienne, objet de la quête des Chevaliers de la Table Ronde. Pour eux, le Graal est un objet mystérieux, un objet sacré aux pouvoirs très puissants : seul un être pur pourra le trouver et le posséder.

Selon certaines légendes, sa découverte annoncerait la fin de la misère et des temps aventureux. Les Chevaliers n’auront de paix qu’après sa découverte. Pour eux, l’énergie dépensée et les épreuves rencontrées font grandir et révèlent les qualités des chevaliers. Il s’agit donc d’une quête initiatique.

La recherche d’un objet sacré comme but dans la vie, même au risque de perdre la vie, montre que la finalité peut être plus importante que sa propre existence : la vision chrétienne la voit comme une étape avant un monde meilleur.

Le Saint Graal déposé au centre de la Table Ronde, lieu de rencontres des puissants, marque symboliquement l’instauration du christianisme grâce aux pouvoirs temporels (politiques ou militaires). Il montre aussi la primauté du religieux sur le temporel, puisqu’il justifie les efforts accomplis par les chevaliers.

L’ancienne civilisation celtique druidique se termine pour laisser place à la civilisation chrétienne.

MAIS, malgré que l’objet ait été largement christianisé, son origine païenne ne présente aucun doute.

Il a comme modèle, aussi bien en Irlande qu’au Pays de Galles, le chaudron de résurrection, d’abondance et d’inspiration, de fontaine de santé. C’est un symbole de puissance et de totalité lié aux idées d’abondance, de connaissance et d’immortalité, et le rituel décrit à propos du Graal relève de cérémonie d’intronisation royale.

Le chaudron de résurrection (d’immortalité) du Dagda produirait une nourriture miraculeuse qui se renouvelle chaque jour, qui fournit un contenu inépuisable de mets et de boissons (v. Corne d’Abondance dans la mythologie grecque).

Le chaudron est un élément important dans la mythologie celtique : il est associé à la Terre, au ventre de la Mère où l’homme retourne pour renaître.

Celui du Dagda provient de l’île de Murias du Druide Sémias avant que les Tuatha Dé Danann ne s’installent en Irlande. Le Dagda est le dieu- druide le plus important de la hiérarchie des Tuatha Dé Danann après Lug (le Polytechtnicien).

Le nom de ce chaudron est Undry. Il symbolise la vie et l’hospitalité des Celtes mais aussi un instrument de résurrection dans lequel on jette les morts d’où ils ressortent vivants (comme on le voit sur le Chaudron de Gundestrup) ce qui ressemble le plus à un passage initiatique.

Mais, ce chaudron magique a un rival : le chaudron de Cerydwen.

Celui- ci est le chaudron de la Connaissance qui peut apporter le savoir universel à celui qui goûte à son contenu.

Mais, qu’on le présente comme une coupe, un chaudron ou encore une pierre (la Pierre Philosophale), le Graal rayonne de mysticisme.

Chacun  porte en soi son Graal tel qu’il l’imagine et le cultive.

Le Graal renvoie à ce désir profond de l’homme d’aujourd’hui de trouver une justification à son existence.

Tous ceux qui entreprennent sa quête partent à la recherche du « divin » qui est en eux et veulent accéder à la Connaissance.

Barde KERY