C’est le GUI qui nous GUIDE

Au gui l’an neuf, c’est la première plante de l’année que l’on rencontre, au gui l’an neuf, c’est la première plante que l’on évoque, que l’on invoque, puisqu’elle porte tous nos espoirs de bonheur pour l’année qui vient.

Mais le gui est-il vraiment une plante, lui qui ne pousse pas sur le sol, qui n’a pas de racine ancrée dans la Terre, qui n’a pas de contact avec la Terre ? Lui qui pousse aussi bien la tête en bas que la tête en haut, et qui se moque du vertical, sens normal de croissance de tous les végétaux? Est-ce vraiment une plante qui produit ses fruits en plein cœur de l’hiver, à l’heure où ses voisins de chlorophylle sont en dormance. Est-ce vraiment une plante, lui qui vit en dehors des saisons ? Serait-il un extra-terrestre ? Ses fruits mûrissent en hiver, ses feuilles ne meurent jamais. Immortel … Est-ce vraiment une plante, lui dont les baies tombées à terre ou dans l’eau sont incapables de germer ? Est-ce vraiment une plante, lui qui se fixe sur les branches des arbres en formant un suçoir ?

Le gui «pousse» sur une centaine d’espèces d’arbres, mais très rarement sur les chênes. C’est pourquoi on dit que le gui de chêne est une plante sacrée. Mais la raison principale est toute autre. Le gui est considéré par la tradition celte comme plante lunaire. Perché dans les arbres, ses baies, sa forme, sa présence, tout chez lui rappelle Dame la lune. Par opposition au chêne qui est l’arbre solaire par excellence. Leur association est donc l’équilibre parfait. Le soleil a bien rendez-vous avec la lune, mais dans le monde végétal. Vous comprenez maintenant : le gui ne pousse pas sur terre, il est toujours dans la lune.

Et si le gui n’est pas tout à fait une plante, il demeure un être magique par ses pouvoirs d’écarter les démons, de donner l’invincibilité, et de guérir de nombreux poisons. Comme le faisaient nos ancêtres les Celtes, accrochez un brin autour de votre cou pour bénéficier de ses bienfaits, mais attention : C’est le druide qui cueille le gui du chêne avec une serpe d’or et qui le fait tomber sur un drap blanc sans le toucher avec les doigts, sinon tous les pouvoirs du gui sont anéantis. Information importante, si vous cherchez des sorcières, vous les trouverez dans les grandes boules de gui. C’est au 6ème jour du cycle lunaire après le solstice d’hiver, le 21 décembre que le gui est vénéré par les Celtes, entre notre Noël et notre jour de l’An. En ces temps, les jours sont les plus courts et les nuits les plus longues. Le gui sert de lanterne magique, ses boules sont des lunes qui peuvent éclairer le noir sans fin qui nous enveloppe. Le gui ne pourrait-il pas nous guider dans nos périodes les plus noires, en donnant la lumière à nos ombres les plus profondes ? Il suffirait sans doute de lui demander ! En botanique, le gui est considéré comme un hémiparasite épiphyte, il tire sa nourriture de la sève brute de son hôte l’arbre qu’il pompe par l’intermédiaire d’un suçoir profondément ancré dans son écorce. Les fleurs (hé oui le gui sait faire des fleurs) sont portées par 2 plants différents, elles se développent de mars à mai. La fleur femelle est fécondée par les insectes. La fleur mâle est composée de quatre tépales est visitée par les mouches.

La baie est toxique La récolte des feuilles et des tiges s’effectue par «mondage» en mars ou de septembre à octobre. Après séchage, une agréable odeur de serviette séchée oubliée au fond d’un sac de sport surprend les narines.

Pour soigner : Hypertendus, cette plante est faite pour vous, la tisane de feuilles aide à lutter contre le durcissement des artères. Elle stimule l’immunité. En usage externe, les feuilles peuvent être réduites en poudre et utilisées dans les cataplasmes contre l’arthrite, les rhumatismes et les ulcères. Utilisées en excès, les parties vertes peuvent être toxiques. L’action inhibitrice et nécrosante du gui sur certaines tumeurs a été démontrée. Dans ce cas, et sous certaines conditions, c’est le jus des feuilles qui est utilisé.

Bien que la baie soit toxique, Maria Trében les propose contre les engelures. Voici une pommade qui donne de bons résultats : Écraser au mortier 6 baies, enlever l’enveloppe et les graines. Mélanger avec une cuillère à café de beurre de karité et une cuillère à café de gel de silice. Appliquer sur les engelures une fois par jour. Ça marche, je l’ai expérimenté. Attention, il est nécessaire de bien se laver les mains après la préparation et l’utilisation du baume, et de bien nettoyer les ustensiles.

Vous l’aurez compris, le gui peut être votre ami, mais comme tout ami, il faut l’apprivoiser, le rencontrer, le connaître et surtout l’aimer pour ce qu’il est.

Que diable maître Gui a-t-il fabriqué dans son usine du ciel qui peut servir à notre santé? Des alcaloïdes (viscols A et B qui sont en fait des tri-terpènes): ces molécules ont des propriétés sédatives, calmantes, ce sont elles qui peuvent être toxiques à dose élevée.

Usage alimentaire : Il n’y a pas de met à déguster préparé à partir du gui, sauf pour les grives et les merles.
Cependant, il existe un vin de gui : Macérer à froid pendant 8 jours 40 g de feuilles cueillies avant les fruits dans 1l de vin blanc du Bugey. Filtrer. Boire un petit verre avant chaque repas. (avec modération !)

Note : Propriétaires de pommiers croulant sous les touffes de gui, savez-vous que le code rural français de 1893, toujours en vigueur, exige que vous éliminiez ces maisons de sorcières, sous peine d’amende !

Ecole Lyonnaise de Plantes Médicinales & des Savoirs Naturels·

d’après le mémoire de fin de formation Herbaliste de Geneviève BOSSY, Microbiologiste, enseignante à l’ELPM.

15/03/2019

0 J'aime 0 Poster un commentaire

A découvrir aussi

Retour aux articles de la catégorie DRUIDISME -

⨯

Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 13 autres membres